Le regard des Belges sur la déficience visuelle

 

L’ONA a réalisé une grande enquête nationale sur la perception belge de la déficience visuelle.

Objectifs de l’enquête

  • Tester les connaissances générales de la population belge en matière de cécité et malvoyance
  • Connaître sa perception des difficultés quotidiennes des personnes déficientes visuelles
  • Sonder l’opinion générale sur l’intégration des personnes aveugles et malvoyantes
  • Percevoir le ressenti des Belges face au handicap visuel

Le contexte

Nous avons posé, via un formulaire sur Internet et en collaboration avec l’agence Dedicated, une vingtaine de questions très diverses. Les répondants (602 au total) étaient tous âgés de plus de 18 ans avec des profils sociodémographiques très divers. Nous avons sondé aussi bien le Sud que le Nord du pays afin d’avoir un regard le plus objectif possible mais aussi pour pouvoir communiquer nos résultats à l’ensemble de la population.

Les chiffres

Nous avons relevé plusieurs chiffres clés et  décidé de retenir 10 points importants et révélateurs de la situation.
La cécité considérée comme le handicap le plus contraignant
1. 64% des Belges considèrent la cécité comme un handicap contraignant au quotidien. Ce qui place la cécité avant le handicap moteur (63%) et le handicap mental (57%).

C’est un des chiffres clés de cette enquête.   Loin d’être anodine, la cécité se révèle même très contraignante aux yeux des Belges. Une situation qui nous pousse évidemment à continuer notre travail quotidien afin de faire comprendre les difficultés mais aussi les avancées en matière d’aide.

2. 32% de la population belge pense que la malvoyance équivaut à la cécité.

Ce chiffre marquant démontre que nous devons absolument renforcer notre travail de sensibilisation. Pour lutter contre les stigmatisations et enrichir le lien social, nous devons informer au mieux le grand public sur, par exemple, la distinction entre cécité et malvoyance, les différents types de malvoyances…

3. Seulement 1 Belge sur 4 (28%) se dit prêt à aider spontanément la personne aveugle ou malvoyante dans la rue.

Bien que la plupart des répondants aient indiqué se tenir prêts à intervenir en cas de besoin, nous constatons une méconnaissance des bons gestes à adopter dans ce genre de situation. Là encore,  notre rôle est d’informer le public avec nos ateliers de sensibilisations. Nous devons également faire en sorte que les personnes aveugles et malvoyantes informent, elles aussi, sur les pratiques qu’elles apprécient le plus pour se faire guider et accompagner.

4. Pour 75% des Belges, la cécité empêche la personne d’être autonome.
Dans les gestes quotidiens, les personnes interrogées pointent avant tout les difficultés pour faire ses courses (94%), prendre les transports en commun (92%), cuisiner (92%) ou se déplacer à pied (87%).

5. Plus de la moitié des Belges (51%) estime que la personne malvoyante peut difficilement être autonome.
Parmi les difficultés :  lire un livre (82%), rédiger un courrier (82%), regarder la télévision (82%) ou prendre les transports en commun (79%).

L’autonomie des personnes déficientes visuelles est une de nos missions premières. Nous mettons en œuvre une série d’actions leur permettant d’être le plus autonome possible dans la vie quotidienne. Nos services, comme par exemple notre bibliothèque proposant des livres adaptés, permettent de mieux appréhender le quotidien.
La personne aveugle peut aussi véhiculer une image assez négative, avec un handicap contraignant et difficile à dépasser. Il est toutefois important de noter les améliorations, notamment en ce qui concerne les transports en commun ou la mobilité en général.

6. Près de 3 Belges sur 4 sont inquiets à l’idée de devenir un jour malvoyants.

7. Pour de nombreux Belges, le handicap visuel est une préoccupation importante. Ils sont 63% à déclarer qu’ils ont déjà songé au risque de devenir aveugle, et 77% à celui de devenir malvoyant.

Ils sont très nombreux à se dire inquiets. Il est vrai que la malvoyance touche de plus en plus de personnes, due en grande partie au vieillissement de la population. Il est normal d’être de plus en plus confronté à la malvoyance et donc, à en avoir peur. Nous devons mettre en place un travail de prévention en incitant, par exemple, les Belges à consulter leur ophtalmologue après 50 ans.

8. 64% des Belges se tourneraient en premier lieu vers une association de soutien aux personnes déficientes visuelles s’ils devenaient aveugles ou malvoyants.
A noter que près d’1 Belge sur 5 (21%) ne sait pas vers qui se tourner dans ces cas-là.

Ce chiffre renforce l’idée que les associations jouent un rôle primordial dans l’acceptation, le suivi et la sensibilisation au handicap visuel. Il est donc nécessaire de faire connaître nos services et ce qu’ils peuvent apporter afin que chaque personne, dans le cas où un trouble de la vue survenait, puisse trouver facilement une réponse à ses besoins spécifiques.

9. 78% de la population belge estime que les pouvoirs publics ne sont pas assez attentifs aux personnes déficientes visuelles, notamment en matière d’accessibilité et d’intégration.
Notre travail de conscientisation des pouvoirs publics porte ses fruits et les aménagements sont de plus en plus nombreux. Il reste évidemment beaucoup à faire et les avancées sont lentes mais, globalement, il est important de signaler que la personne handicapée visuelle est de plus en plus considérée par les pouvoirs publics.

10. Seulement 36% des Belges considèrent que la personne déficiente visuelle est bien intégrée dans notre société.

L’intégration est, avec l’autonomie, un de nos objectifs premiers. Si d’importants efforts restent à faire (notamment en terme d’accessibilité des lieux publics), beaucoup de personnes déficientes visuelles sont en mesure d’exercer un métier et mènent une vie culturelle et sociale riche.
Bien entendu, beaucoup de personnes restent encore trop isolées du fait de leur handicap. Mais nous les aidons, jour après jour, à s’intégrer dans la société : que ce soit via notre service loisirs, ou lors de recherches d’emploi, les personnes déficientes visuelles peuvent bénéficier d’une aide adaptée.

Retrouvez les chiffres de cette enquête dans le dossier ci joint, en français ou en néerlandais.

 

 

Depuis le 6 juin 2019,
l’Œuvre Nationale des Aveugles a changé de nom
et s’appelle désormais Eqla !

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